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Fraternité Laïque Dominicaine
Dominique Pire et Sainte Catherine de Sienne
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Jeudi 7 mai 2020

Changeons de comportement

Germaine Ligot, o.p.

Un Évangile de l'Urgence: Saint Luc, ch 13, 1-5

« En ce temps-là, quelques personnes vinrent raconter à jésus comment Pilate avait fait tuer des Galiléens au moment où ils offraient des sacrifices à Dieu. Jésus leur répondit : « Pensez-vous que si ces Galiléens ont été ainsi massacrés cela signifie qu’ils étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens ? » Non, vous dis-je, mais si vous ne changez pas de comportement vous mourrez tous comme eux. Et ces dix-huit personnes que la tour de Siloé a écrasées en s’écroulant, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Non vous dis-je, mais si vous ne changez pas de comportement, vous mourrez tous comme eux. »

Injustice des hommes ou injustice du sort, des hommes et des femmes meurent. Voilà ce qui, singulièrement, me fait penser à ce que nous vivons : la maladie frappe, de manière incontrôlable, emportant certains, trop nombreux, frôlant d’autres, épargnant les derniers… mais frappant, à coup sûr tous les esprits.

C’est dur, c’est douloureux, c’est inquiétant.

C’est dans ce petit extrait de Luc que j’ai trouvé l’écho de ce que nous vivons.

Serrons le texte de près, si vous le voulez bien. On rapporte à Jésus un fait, odieux, inique, un massacre. La réaction du Christ est immédiate : « pensez-vous que cela signifie qu’ils étaient de plus grands pécheurs ? ».  Ou, en d’autres termes : « pensez-vous qu’ils l’avaient mérité ? ».  Je remarque  que la réponse, il ne l’attend pas ;  il la donne, d’une façon nette, lapidaire, incisive : « Non vous dis-je ». Le chapitre est clos, «  circulez, il n’y a rien à voir !!! ».

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Serrons le texte de près, si vous le voulez bien. On rapporte à Jésus un fait, odieux, inique, un massacre. La réaction du Christ est immédiate : « pensez-vous que cela signifie qu’ils étaient de plus grands pécheurs ? ».  Ou, en d’autres termes : « pensez-vous qu’ils l’avaient mérité ? ».  Je remarque  que la réponse, il ne l’attend pas ;  il la donne, d’une façon nette, lapidaire, incisive : « Non vous dis-je ». Le chapitre est clos, «  circulez, il n’y a rien à voir !!! ».

C’est quand même un peu saisissant cette rapidité et cela ne s’arrête pas, à la même allure, dans la même phrase, Jésus poursuit : « mais si vous ne changez pas de comportement, vous mourrez tous comme eux ».

Là aussi c’est clair et sans appel : il faut changer de comportement ou mourir !

Et pour que nous comprenions bien, ou du moins pour que le message s’imprime dès lors qu’il est tellement clair, Jésus enchaîne avec une seconde situation, l’injustice du sort : la tour de Siloé qui s’écroule sur des passants innocents. Et on voit la même progression accélérée : cela n’est pas mérité, vous devez changer ou mourir !

 

Et le texte est fini, c’est allé vite, fort vite… Je me suis étonnée dans ce texte de l’absence de consolation, de compassion de jésus qui dans tant d’autres passages est si attentif et si plein de sollicitude ! A y regarder de plus près, rien n’indique dans l’extrait que ceux qui faisaient part au Christ du massacre des Galiléens en aient été affectés, ils rapportaient un fait, pour voir ce qu’il allait dire, pour savoir, peut-être pour comprendre.

Pour ceux-là, pas de consolation, mais une issue…
 

Ce texte, je l’ai pris pour moi, en pleine figure, ou en pleine angoisse !

Ne pas chercher le pourquoi : il n’y en a pas. Le chapitre est clos, c’est une voie sans issue. Il faut passer à autre chose et sans traîner, ce n’est pas le moment de sauter  d’un JT à l’autre, de lire des tas de journaux, de s’abreuver de multiples (mauvaises) nouvelles jusqu’à s’y noyer, de gloser à l’infini sur le corona etc, etc… On sait, c’est tout. Pause, stop.

 

            Il faut changer, non pas son âme, ni son cœur mais son comportement c’est-à-dire ces réactions objectivement observables si l’on en croit le dictionnaire. Bref, changer ce que l’on donne à voir aux autres, certes cela peut présupposer un changement intérieur mais cela doit se voir, se mesurer, être perceptible, pas par moi mais par les autres…

Autrui, pièce maîtresse de mon univers disait déjà Michel Tournier…

            Et pourtant, depuis le début de cette crise, on a déjà changé de comportements : on sort masqué, on ne voit plus personne ou si peu, on fait ses courses avec méfiance, si quelqu’un est dans un rayon de magasin, on s’empresse d’aller dans un autre… Décidément, pour changer, ça change et il faut le faire, et on s’y astreint, il faut qu’on trouve une issue collective, quand même, à ce fléau. Mais c’est douloureux quand même, c’est usant…

 

 

Et dire qu’Evangile, cela veut dire Bonne Nouvelle !

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Il me fallait donc aller plus loin, chercher outre. Autrui, pièce maîtresse de mon univers… Je suis donc allée relire ce merveilleux extrait des Actes des Apôtres, chapitre 2, 42-47 qui décrit la vie des premiers chrétiens, ces autres qui peuvent aussi être un chemin de lumière. Il y est question de communion fraternelle, d’enseignement suivi ensemble, d’union et de partage, de joie et de simplicité de cœur. Une vie rêvée en quelque sorte, une vie idyllique…

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Un rêve, non, mais un chemin…


Et si on déconfinait son cœur ? Et si on sortait de nos angoisses ? Et si on créait de nouvelles solidarités ? Et si on déconfinait son compte en banque ? Et si, et si… ?

 

Ce chemin-là est une bonne nouvelle, ce chemin-là est un chemin de vie. Et ils le sentent bien ceux et celles qui cousent des masques, qui font des courses pour les autres, qui téléphonent à ceux qui sont seuls, qui partagent par Skype un moment de prière, de rencontre amicale et bienveillante etc…

 

J’aime ce passage d’Evangile de Luc, court, limpide, impérieux, j’aime aussi ce passage des Actes, chaleureux, solidaire et joyeux. C’est un chemin, mieux, c’est une issue.

 

Je suis heureuse d’avoir partagé ce moment avec vous.

G. LIGOT

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Intentions:

Seigneur, l’insouciance individuelle et collective, l’orgueil tiré des réussites, la course effrénée au profit, à l’accumulation de biens consommables nous ont bien égarés.


Nous avons redécouvert durement que la vie était précieuse et fragile et que nos sociétés étaient fragiles.
 

Afin que nous ne nous laissions plus leurrer et que nous conservions lucidité et courage.

                        Seigneur, nous te prions.

 

Ce sont les plus fragiles, les aînés, les handicapés, les mal-logés, les précarisés qui ont payé le plus lourd tribu à l’épidémie et ressenti le plus durement les effets du confinement.

 

Seigneur, rends nous attentifs, aimants et généreux, aide nous à cultiver notre humanité, maintenant et demain.

                         Seigneur, nous te prions.

 

Seigneur, en ces temps difficiles, des hommes et des femmes, très nombreux, ont fait preuve de générosité et de dévouement sans faille, les équipes soignantes dans les hôpitaux, le personnel des homes ; des anonymes, un peu partout, ont pris soin de leurs voisins, fait des courses, téléphoné, cousu, mis en œuvre des trésors de sollicitude et d’imagination.

 

Seigneur nous te rendons grâce pour tous ceux et toutes celles-là. Aide-nous à garder ce cap, à créer des nouvelles solidarités, durables et généreuses.

 

                         Seigneur, nous te prions.

Chant: "Il changeait la Vie"

C'était un cordonnier, sans rien d'particulier
Dans un village dont le nom m'a échappé
Il faisait des souliers si jolis, si légers
Que nos vies semblaient un peu moins lourdes à porter

Il y mettait du temps, du talent et du cœur
Ainsi passait sa vie au milieu de nos heures
Et loin des beaux discours, des grandes théories
À sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui
Il changeait la vie

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C'était un professeur, un simple professeur
Qui pensait que savoir était un grand trésor
Que tous les moins que rien n'avaient pour s'en sortir
Que l'école et le droit qu'à chacun de s'instruire

Il y mettait du temps, du talent et du cœur
Ainsi passait sa vie au milieu de nos heures
Et loin des beaux discours, des grandes théories
À sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui
Il changeait la vie

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C'était un p'tit bonhomme, rien qu'un tout p'tit bonhomme
Malhabile et rêveur, un peu loupé en somme
Se croyait inutile, banni des autres hommes
Il pleurait sur son saxophone

Il y mit tant de temps, de larmes et de douleur
Les rêves de sa vie, les prisons de son cœur
Et loin des beaux discours, des grandes théories
Inspiré jour après jour de son souffle et de ses cris
Il changeait la vie

Oh, il changeait la vie


Il changeait la vie
Oh, il changeait la vie
Il changeait la vie

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