Fraternité Laïque Dominicaine
Dominique Pire et Sainte Catherine de Sienne
Sarte
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Dominique Pire et Sainte Catherine de Sienne
2 Mai 2021
La sollicitude est portée
par l'espérance
Marie-Louise Giltay, o.p.
Elle est à toi, cette chanson,
Toi, l’hôtesse qui, sans façon,
M’as donné quatre bouts de pain
Quand dans ma vie il faisait faim,
Toi qui m’ouvris ta huche quand
Les croquantes et les croquants,
Tous les gens bien intentionnés,
S’amusaient à me voir jeûner…
Ce n’était rien qu’en peu de pain,
Mais il m’avait chauffé le corps,
Et dans mon âme il brûle encor’
À la manièr’ d’un grand festin.
Ce n'était rien qu'un peu de miel
Mais il m'avait chauffé le corps
Et dans mon âme il brûle encore
À la manière d'un grand soleil
Toi l'étranger...
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Du Livre de l'Apocalypse 21, 1-5
« Alors je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre ont disparu et la mer n’est plus.
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Et la Ville sainte, la Jérusalem nouvelle, je l’ai vue qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, prête pour les noces, comme une épouse parée pour son mari.
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Et j’entendis une voix forte qui venait du Trône. Elle disait : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu.
Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. »
Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara : « Voici que je fais toutes choses nouvelles. » Et il dit :
« Écris, car ces paroles sont dignes de foi et vraies. »
Commentaire
Après la destruction totale du mal symbolisé par les affreuses Bêtes et le Dragon, l’Apocalypse de saint Jean nous donne une merveilleuse vision du Royaume de Dieu où nous le verrons face à face en toute vérité. Merveilleuse vision d’une création où tout n’est que beauté, vérité, bonheur. Ce sera un monde incroyable pour nous qui nous débattons dans d’innombrables difficultés dont je ne dresserai pas la liste ici pour ne pas donner raison à la désespérance. Mais, je veux croire à ce monde nouveau totalement exempt de souffrance et de mort.
Trop beau pour être vrai ? Non ! Jésus nous dit comment nous pourrons entrer dans ce Royaume « préparé pour nous depuis la fondation du monde », Royaume « où escorté de tous les anges, lui-même siégera sur un trône de gloire… »
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Il nous invite à y entrer, car, dit-il, « j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger et vous m’avez recueilli ; nu, et vous m’avez vêtu ; malade et vous m’avez visité ; prisonnier et vous êtes venu me voir. »
Quand ça, Seigneur ? Aurions-nous la mémoire si courte ? Alors Jésus nous explique : « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25, 35-40).
Avouons que dans ce monde-ci, les occasions ne manquent vraiment pas pour répondre aux exigences de Jésus et obtenir ainsi le fameux sésame qui nous ouvrira les portes du Royaume… car la Bonne Nouvelle révélée par Jésus il y a 2000 ans se réalise maintenant sur cette terre : il n’y a rien d’autre à espérer, l’éternité de bonheur que nous promettent les Écritures a déjà commencé aujourd’hui. Regardons autour de nous toutes ces personnes qui réalisent le projet de Dieu pour l’humanité, car s’Il est le premier artisan de la venue du Royaume, la participation de l’homme à Son projet se réalise :
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grâce au corps médical qui se dévoue à 200% dans les hôpitaux et ailleurs ;
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grâce aux chercheurs qui s’acharnent à améliorer les vaccins pour parer aux mutations qui sont le propre des virus ;
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grâce aux hommes et femmes politiques qui s’évertuent à convaincre la population parfois rebelle que la lutte contre le virus ne sera efficace que si elle est collective : c’est ensemble que nous vaincrons !
Certes, nous n’appartenons pas tous aux trois catégories de professionnels citées ci-dessus, mais tous nous pouvons nous exercer à une vertu très proche de la charité : la sollicitude qui elle aussi fait de nous des coopérateurs de Dieu. Elle est bien concrète et nous évite de nous évader dans une spiritualité désincarnée hors de la réalité.
Elle nous fait reconnaitre la présence de Dieu en notre voisin.e, le mendiant, la mendiante au coin de la rue… Ouvrons bien grand nos cœurs, car la difficulté majeure consiste à repérer les pauvres honteux qui dissimulent leur toute récente précarité. L’espérance du Royaume nous pousse donc à devenir les mains, les pieds de Dieu… mais c’est Lui qui, en définitive, rend possibles nos efforts, les soutient et leur permet de se déployer au-delà de ce que nous aurions pu imaginer, car Il travaille nos cœurs et nos intelligences.
Pas besoin de poser des actes extraordinaires ! La sollicitude peut s’exprimer tout simplement par un sourire, un coup de téléphone, une proposition d’aide ou un service rendu… Autant de petites choses insignifiantes en soi, qui, en humanisant nos relations, empêchent de céder à l’égoïsme, au découragement… un peu comme le soleil rend des couleurs à la ville morne et terne en plein hiver. Oui, la vie éternelle commence ici-bas, le Royaume est déjà parmi nous si nous faisons la volonté d’amour de notre Père des Cieux.
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La sollicitude ?
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c’est la patience de l’enseignant.e qui aide les jeunes en difficulté en leur rendant confiance en eux-mêmes « Oui, tu peux y arriver, j’en suis sûr.e ! »
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c’est la confiance du juge qui, persuadé que tout homme est amendable (dans le sens : capable de devenir meilleur), accorde une seconde chance à un petit délinquant.
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c’est la drôlerie du clown (masqué bien sûr) qui parvient à faire sourire des enfants hospitalisés et leur faire oublier pendant quelques minutes leurs souffrances, leurs angoisses face à la maladie…
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Et si tout cela nous est impossible à cause de notre âge, notre santé, nos préoccupations professionnelles ou tout autre raison, ne nous décourageons pas, car il nous reste une arme puissante: la prière qui nous permet d’intercéder pour ceux qui souffrent.
Pour conclure, laissons la parole au Pape François :
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« L’espérance chrétienne est bien plus que l’optimisme : elle est une tension dynamique, une ardente et féconde attente, un enfantement. Elle ne peut se comprendre que par la foi ; elle en découle et engendre à son tour la charité. »
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(Charité que nous avons appelée sollicitude.)
Comme des petits enfants adressons notre prière à:
Notre Père qui es aux cieux,
Toi qui nous aimes personnellement
et qui nous donnes la vie à chaque instant,
nous élevons Ton nom au-dessus de tout nom,
nous voulons participer activement à Ton règne
d’amour, de paix et de justice
en faisant Ta volonté ici et maintenant
comme les esprits célestes le font de toute éternité,
comme les saints l’ont fait pendant leur vie terrestre.
Nous attendons de toi notre pain de ce jour
pas seulement le pain qui assure notre vie ici-bas,
mais aussi le pain eucharistique
et le pain de Ta Parole.
Nous t’implorons de nous pardonner
chaque fois que nous nous éloignons de Toi.
Aide-nous aussi à pardonner à ceux et celles qui nous font du mal.
Donne-nous la force nécessaire pour résister aux tentations du mal
qui est en nous et autour de nous.
Père, je m’abandonne à Toi quoi qu’il advienne,
car j’ai confiance en Toi,
j’espère en Toi car je me sais aimé.e.
Intentions:
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Dieu notre Père, sois avec nous en ces temps où la nuit semble l’emporter sur le jour, où la haine semble plus tenace que l’amour et la désespérance, plus puissante que la foi. Que Ta présence soit lumière pour nous guider à la rencontre de tous nos frères et sœurs.
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Seigneur, accorde sagesse et force aux décideurs politiques. Qu’ils préparent un monde plus juste, plus fraternel.
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Père très bon, donne-nous la force d’espérer envers et contre tout en mettant notre confiance en Toi seul et de faire toujours Ta volonté et seulement Ta volonté, car c’est ainsi que nous participons à Ton règne d’amour.
Gardez-moi un cœur d’enfant,
Pur et transparent comme une source ;
Obtenez-moi un cœur simple
Qui ne savoure pas les tristesses ;
Un cœur magnifique à se donner,
Tendre à la compassion ;
Un cœur fidèle et généreux
Qui n’oublie aucun bien
Et ne tienne rancune d’aucun mal.
Faites-moi un cœur doux et humble,
Aimant sans demander de retour,
Joyeux de s’effacer dans un autre cœur
Devant votre divin Fils.
Un cœur grand et indomptable
Qu’aucune ingratitude ne ferme,
Qu’aucune indifférence ne lasse ;
Un cœur tourmenté
De la gloire de Jésus-Christ,
Blessé de son amour
Et dont la plaie ne guérisse qu’au ciel.