


Fraternité Laïque Dominicaine
Dominique Pire et Sainte Catherine de Sienne

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Nous, vous et moi, en tant que chrétiens portés par l’Evangile, nous avons à nous poser la question : comment allons nous vivre avec ces musulmans si proches mais si différents de nous. Ces musulmans– ne l’oublions pas- venus dans notre pays aux alentours des années 60 pour travailler essentiellement dans les mines –la Belgique avait besoin de main-d’œuvre qu’elle ne pouvait assumer elle-même.
Plus de 60 ans sont passés, qu’étaient-ils et que sont-ils devenus ?
Au début, ces musulmans –essentiellement des hommes- vivaient paisiblement leur religion de façon privée. Ils étaient pour nous, tous pareils ! Leur religion était l’Islam. On les considérait comme un bloc monolithique ! Et pourtant loin de là.
Tout d’abord, ils étaient d’origine géographique diverse : ils vennaient du Maroc, d’Algérie, de la Turquie, auxquels se sont ajoutés, au fur et à mesure des musulmans venant du Pakistan, d’Afrique noir, d’Asie ou du Moyen-Orient. Ils se référent tous à Dieu, au Coran et au Prophète Muhammad, mais leur religion, l’islam, est venue se greffer sur des cultures très différentes les unes des autres et du coup, se teintera de diverses couleurs.
Sur le plan religieux, ils sont sunnites, chiites, alévis… sans nommer les différentes écoles théologiques et juridiques dont ils sont issus. Nous nous trouvons donc devant une belle mosaïque d’ethnies et de genres différents.
Aujourd’hui, quand on entend ces mots : « Islam », « musulmans », on prend peur ! Ces mots engendrent des réactions de suspicion, de rejet. On se sent fragilisés, voir menacés dans notre propre identité. Il est vrai que l’on ne peut nier ni sous-estimer que des événements tragiques ont eu lieu : Daesch, les actes terroristes à Paris, Nice et plus près de nous, Zaventem, Bruxelles. Cela n’incite pas à des relations cordiales avec les musulmans. Alors que ceux-ci, ne l’oublions pas, sont souvent les premières victimes de ces extrémistes. Ces événements tragiques ont même poussés les musulmans à remettre en question certains discours. Il y a un véritable ras le bol qui s’exprime lorsqu’ils sont perçus sous cet angle là. En effet, faut-il dès lors, stigmatiser tous les musulmans ?
Je rencontrais, récemment, une dame, une paroissienne que je connais bien et qui, connaissant mes relations avec les musulmans, me confessa, avec beaucoup de gêne d’ailleurs la chose suivante : « Je connais depuis peu (dans le cadre de mon travail), un musulman. Je me sens freinée dans mes contacts avec lui, je soupçonne qu’il pourrait être ce terroriste potentiel. Cette image négative, cette suspicion m’empêche d’avoir une relation normale avec lui. Cela la perturbait beaucoup, car, en tant que chrétienne, ce n’était pas de cette façon là qu’elle voulait instaurer une relation.
Nous nous crispons donc à tout un imaginaire et sommes dès lors embarqués dans une spirale d’exclusion réciproque.
Pourquoi en arrive-t-on là ? Bien sûr il y a eu ces événements tragiques mais également parce que nous sommes victimes de ces clichés véhiculés par les médias qui, comme on le sait, sont conditionnés, en grosse partie, par une règle selon laquelle la mauvaise nouvelle est une bonne nouvelle. Nous sommes nombreux, aussi bien musulmans que non musulmans, à penser qu’ils sont, en partie, « coupables » de la mauvaise image véhiculée de l’islam et des musulmans… C’est sûr, ils sont fréquemment accusés de faire vivre des préjugés, d’entretenir une confusion entre terrorisme et islamisme et d’oublier ainsi la grande diversité que représentent les musulmans. A côté de cela, on se tait sur tous les efforts qui ont suivis ces moments tragiques, ces efforts de la part de la communauté musulmane, ces initiatives locales de rapprochement à l’initiative de mosquées, de paroisses ou autres communautés philosophiques, ou par des citoyens ; ces témoignages qui redonnent envie de vivre et d’espérer. Et cela ne peut être sous-estimé.
Mais nous vient-il aussi à l’idée de nous poser la question de l’impact que cela suscite sur tous les musulmans qui sont loin d’être des terroristes ?
Ecoutons maintenant ce que disent des femmes réunies en un collectif de citoyennes musulmanes : « les images que l’on produit de nous nous réduisent à une seule facette de notre identité dans laquelle on nous enferme : nous sommes musulmanes…. L’irruption sur le sol européen d’un terrorisme qui tue aveuglément au nom de l’islam a mis fin à l’illusion que nous pouvions nous tenir à l’écart des violences du monde. Que notre société cherche à se protéger, quoi de plus naturel ? Nos responsables répètent à l’envi qu’il faut éviter les amalgames et ne pas confondre une poignée de criminels avec la grande masse des musulman(e)s. Alors pourquoi a-t-on l’impression que c’est cette grande masse qui est systématiquement ciblée dans les discours et les pratiques ?
… Pourquoi vous raconter tout cela ? (poursuivent-elles). Pour que, à partir d’une meilleure compréhension mutuelle, nous puissions devenir vraiment des alliées. Nous voulons vraiment faire société ensemble, avec nos ressemblances et nos différences. Chiche ? »[1]
Comme vous venez de l’entendre il y a une véritable stigmatisation de l’ensemble de cette communauté et nous sommes influencés, vous et moi par ce que l’on entend et cela même à notre insu.
Comme je le disais précédemment, la première génération vivait un islam tranquille. Lors de la deuxième génération il y a eu le regroupement familial et les musulmans ont commencé à revendiquer une place dans la sphère publique, en ouvrant des mosquées, en se souciant de la formation des jeunes. Quoi de plus normal ! La troisième génération à laquelle on va s’attarder plus longuement, est celle d’aujourd’hui, celle qui est née en Belgique. Savez-vous qu’un tiers des musulmans a moins de 18 ans, et que la moitié des musulmans à moins de 25 ans. Il est donc important d’en parler.
Il faut savoir que, parmi eux, une pluralité d’opinions, d’abord par rapport à la modernité, soit ils la rejettent complètement, soit ils ont une attitude conciliante, c’est souvent le produit d’un islam intellectualisé, spiritualisé ou alors un islam conservateur explorant des pistes pour une adaptation de celui-ci avec la modernité, enfin, il y a ceux qui acceptent complètement la modernité.
Par rapport à la religion, les uns sont athées ou agnostiques, d’autres se construisent de façon complexe dans laquelle religion et identité se mélangent. D’autres se situent plus directement dans l’espace de la croyance mais là encore, les différences sont frappantes. Certains sont « tièdes » en matière religieuse, d’autres sont plus fervents, et là aussi, avec des sensibilités religieuses différentes, il y a les plus spirituels des confréries soufies, il y a les engagés dans la propagation de l’islam, d’un islam rigoriste et certains encore sont porteurs d’une vision politique de l’islam.
Nous sommes, une fois de plus, devant toute une panoplie de genres et de sensibilités variées.
Ecoutons cette fois-ci, un musulman du nom d’Ismaïl Saïdi connu aujourd’hui surtout pour sa pièce de théâtre humoristique « Djihad » qui montre trois jeunes paumés se heurtant à une situation cauchemardesque en Syrie, l’un naïf, l’autre idéologue et le dernier qui se sur-victimise sans voir ses propres erreurs. Une pièce pleine d’humour. « Dès lors que l’on prend du recul avec les écoles théologiques et juridiques de l’islam –déjà diverses et nombreuses-, nous plongeons dans la pluralité des parcours spirituels et personnels, ceux des musulmanes et des musulmans qui certes peuvent s’affilier aux différents courants de l’islam, mais qui bien souvent échappent à toute catégorisation cloisonnée. Aborder l’islam par ses fidèles, c’est montrer qu’il y autant d’islams que de musulmans et que le « vrai islam » est un mythe… Ce sont les musulmans qui font l’islam, à travers leurs histoires singulières évoluant au gré de leurs questionnements existentiels et identitaires (tout comme le christianisme d’ailleurs) ».
Au niveau de la société cette fois-ci, on retrouve des jeunes ayant faits des études, à tout échelon social, on trouve des professeurs, des psychologues, des anthropologues, des médecins, des avocats, des bourgmestres, des échevins et même des ministres.
On trouve aussi quelques penseurs œuvrant en faveur d’une refondation de la pensée musulmane en réinterrogeant leurs écrits sacrés à la lueur de la modernité. On peut avoir avec eux de véritables débats, même conflictuels.
Il semble aussi que l’on assiste à un véritable éveil de la spiritualité, de la pratique et surtout du sentiment d’appartenance. Ils s’interrogent sur leur manière d’être musulman au quotidien. Il s’agit d’une véritable quête identitaire et la religion dès lors est vécue comme une modalité d’affirmation de soi-même, dans laquelle religion et identité se mélangent. Une identité leur est souvent assignée de l’extérieur. On leur dit : « tu es Marocain, donc tu es musulman » et donc, ils ont à se réapproprier leur identité, à leur façon. Pas toujours facile !
De parents musulmans, ils sont nés sur le sol belge et revendiquent une reconnaissance comme belges.
Ismaïl, que l’on vient de citer, poursuit « toute ma vie d’enfant et de jeune adulte, nous étions considérés comme des éléments importés, des enfants immigrés. Je fais partie de ces générations où ma condition est liée à cette question de l’immigration. Et pourtant, je suis un produit d’ici car vous m’avez fabriqué ! Un « musulman d’ici », c’est un peu comme un iPhone : il a été fait dans un design qui a été conçu ici en Belgique et en Europe, mais avec des pièces importées ».
Le tout finalement c’est de respecter la spécificité de chacun et de lui donner une place à l’autre même s’il est différent de nous, d’éviter de généraliser car, d’une manière ou d’une autre, ce qui compte pour la plupart, c’est le quotidien, les relations d’amitié : « devoir tout le temps rassurer, justifier et parfois dans les situations extrêmes être sur le banc des accusés devant répondre de tous les maux… ». C’est une position guère confortable, même injuste pour ces jeunes !
J’ajouterai ici un exemple tout récent, celui d’une députée MR au parlement bruxellois, Loubna Azghoud qui dit recevoir des insultes et des menaces depuis la déclaration de Georges-Louis Bouchez sur « les gens qui ont des propriétés au Maroc et touchent des allocations ». Je la cite : « depuis plusieurs jours, je fais l’objet d’insultes, de menaces et de tentatives d’intimidation. Pourquoi ? Parce que j’ai fait un choix politique libre, en décalage avec les étiquettes qu’on voudrait m’imposer. A l’heure où l’on prône l’ouverture et la diversité, il est frappant de constater à quel point certains souhaitent encore enfermer les individus dans des cases prédéfinies. Tout est parti d’une phrase formulée lors d’une interview : « des gens ont des propriétés au Maroc et touchent des allocations». Je comprends que ces mots aient pu heurter. Je le regrette. Mais il est essentiel de rappeler qu’il s’agissait de dénoncer des faits de fraude, et non de pointer une communauté.
Si des générations entières vivent sereinement avec leurs familles, étudient, travaillent, contribuent à développer des réseaux de solidarité dans la société, la question du vivre-ensemble est une préoccupation assez urgente. Il suppose différentes démarches :
-du côté civil : le civil peut contribuer à valoriser une appartenance citoyenne commune. Il peut lutter contre les discriminations en promouvant une démarche participative des communautés et cela au niveau national ou local, promouvoir des actions œuvrant à une co-inclusion de l’islam. Il s’agit généralement de collaboration entre des acteurs associatifs et professionnels (enseignants, travailleurs sociaux, éducateurs etc… ainsi que des représentants politiques locaux).
Une société inclusive signifie que la société doit faire en sorte qu’une personne ne doive pas faire davantage d’efforts qu’une autre pour trouver sa place. La société dispose pour cela de tous les outils nécessaires pour permettre aux personnes d’être ici, chez elles, sans se renier.
Et nous, comme chrétiens que pouvons-nous faire ? Le chrétien n’emploiera pas le mot « cohésion sociale », il dira que tous sont frères et sœurs car nous avons le même Père, il dira que celui qui est à côté de lui, c’est lui mon prochain, qu’il soit belge ou étranger, qu’il soit chrétien ou d’une autre religion ou idéologie. « J’étais étranger et vous m’avez accueilli », dit Jésus. Pourtant…. nous jouons souvent au jeu de la stigmatisation ou de l’exclusion !
Que faire ? pas besoin de l’IA (Intelligence artificielle) pour trouver des recettes.
C’est l’évangile –déjà cité- qui nous interpelle !
De l’évangile (Mc 10, 17…), je retiendrais aujourd’hui, « un » passage qui peut nous mettre sur la voie, celui du jeune homme riche qui « depuis sa jeunesse a respecté les commandements, mais qui, malgré cela, n’a pas encore trouvé le sens de sa vie ». Il interroge Jésus sur ce qu’il devrait faire de plus pour avoir en héritage la vie éternelle. Alors que cet homme met en avant son bel curriculum vitae, Jésus va plus loin, il l’aime tel qu’il est : « posant alors son regard sur lui, Jésus se mit l’aimer » et ce, malgré que cet homme ne suivra pas Jésus, il s’en ira. C’est là, la clef de toute relation, de tout regard sur le prochain, un regard du cœur !
Une des premières conditions consiste donc à avoir un regard du cœur qui permettra de dépasser les préjugés, à lutter contre les stéréotypes. Ce regard enrayera la spirale de l’incompréhension et fera de ce « prochain », un frère, une sœur.
Après le regard du cœur, il y a la parole. Il est donc important de vérifier nos propos. Les mots peuvent avoir une répercussion néfaste sur les autres et provoquer beaucoup de dégâts, tout comme le contraire. Les jeunes musulmans ne supportent plus qu’on les affuble d’étiquettes, qu’on fantasme sur leur compte et surtout qu’on leur demande des justifications quand quelque chose se passe. Oui, les terroristes existent qui se disent musulmans ! Mais que sont-ils par rapport au milliard de musulmans de par le monde. Beaucoup de musulmans ne se reconnaissent d’ailleurs pas dans leur façon d’agir, dans cette religion déformée qui se transforme en idéologie et qui, quand elle devient excessive, devient par là même, violente.
On interrogeait un imam de Verviers (Frank Hensch) en lui demandant s’il avait des solutions pour lutter contre les peurs suscitées par l’islam ? Il répondit : la principale solution, c’est d’avoir le courage d’aller vers l’autre.
On peut faire un pas de plus, aller à la rencontre de l’autre quand des occasions se présentent et cela peut aller de simples contacts de voisinage, de rencontre dans le quotidien de la vie, au travail, aux lieux de loisir, aux lieux d’éducation, dans la rue, les transports… Il y a d’autres initiatives positives auxquelles on peut adhérer comme : un parcours interreligieux où on visite tour à tour une mosquée, une église, une synagogue et autre lieu.
Mais la peur restera là tant qu’on n’aura pas franchi ce pas.
On peut encore aller plus loin, l’idéal consisterait également à mieux connaître l’autre. Pour cela on peut trouver des lieux de débats qui éviteront les replis, la fracture. S’instaurera dès lors une certaine confiance réciproque, des lieux où l’on peut témoigner de sa foi pour se découvrir les uns les autres mais aussi soi-même dans sa propre foi : vers un enrichissement mutuel.
Et finalement, on pourrait faire des choses ensemble, s’engager côte à côte dans un syndicat par exemple, un mouvement de jeunesse, une troupe de théâtre ou un club de foot… une distribution de vivres, l’école de devoir. On peut aussi défendre ensemble des valeurs, comme la liberté, la justice, les droits des personnes… C’est là que se découvrent des « connivences émotionnelles ».
Et pourquoi pas, si c’est possible de trouver des moments, des temps d’intériorité qui mettent Dieu au Centre des relations.
S’il ne vous est pas possible d’accéder à ces dernières propositions, n’oubliez pas les deux premières « le regard du cœur » et les paroles constructives bienveillantes à leur égard.
Allons-nous laisser l’autre partir tout triste parce que la relation ne s’est pas faite ?
Je terminerai par cet appel qui nous vient du message du Dicastère à Rome, pour le dialogue interreligieux pour le mois de ramadan et qui rejoint les paroles du Pape François concernant l’année jubilaire : « Réfléchissons sur ce que nous pouvons faire ensemble pour « mieux vivre » mais surtout sur ce que nous voulons devenir ensemble, chrétiens et musulmans, dans un monde en quête d’espérance. Voulons-nous être de simples collaborateurs pour un monde meilleur, ou de véritables frères pour témoigner ensemble de l’amitié de Dieu envers tous les hommes ? »
Sœur Marianne-Ibrahim Goffoël o.p.
Bibliographie
-
Le vécu des musulmans européens en tension : une brève présentation des enjeux du devenir de l’Islam contemporain. El’Makrini N. et Maréchal B. février 2018;
-
Etre musulman belge : entre élaboration identitaire et devenir. Farid El Asri.
-
Musulmans et non-musulmans à Bruxelles entre tensions et ajustements réciproques. Fondation Roi Baudouin.
-
Musulmans et non-musulmans en Belgique : des pratiques prometteuses favorisant le vivre ensemble. Fondation Roi Baudouin.
[1] « Citoyennes, féministes et musulmanes » Une opinion d’un collectif de citoyennes musulmanes.
Intentions
Seigneur, délivre-nous de la peur de perdre notre identité menant au radicalisme, au repli sur soi, à la xénophobie, donne-nous, à ton image, le regard, celui du cœur et la parole qui rend à l’autre toute sa dignité.
Seigneur, aide-nous à transformer la peur - même inconsciente - en confiance, la discrimination en respect, l’inimitié en amitié, la confrontation en rencontre et en dialogue afin de percevoir notre prochain, le musulman et la musulmane comme une autre personne avec ses particularités, sa foi, sa culture en vue de participer à la paix, à laquelle chaque être humain aspire.
Nous te prions aussi Seigneur, pour les chrétiens, comme pour les musulmans persécutés dans certains pays à cause de leur foi, sois à leur côté, donne-leur ta force afin de ne pas te renier et tenir ferme jusqu’au bout.
Coran 30, 17-22
Gloire à Dieu dans les Cieux et sur la Terre !
Célébrez ses louanges soir et matin,
à la tombée de la nuit et au milieu du jour !
C’est Lui qui fait jaillir la Vie
du sein de la Mort,
Et la Mort du sein de la Vie.
Il fait éclore les germes de la fécondité
dans la terre stérile.
Et c’est ainsi qu’il vous fera ressusciter.
C’est l’un de ses Signes que de vous avoir créés
de poussière, et fait de vous
des hommes disséminés sur terre.
C’est l’un de ses Signes que la formation
des cieux et de la Terre, et la diversité
de vos langues et de vos couleurs.
Il y a là des signes pour l’Univers.